Pour mémoire, mon commentaire sous l’article de R. Mathis, Conserver l’unité des bibliothèques ?

Question d’autant plus excellente que je suis en train de me la poser moi-même ;) (l’existence de bâtiments séparés pour lecture publique et étude & patrimoine doit y être pour quelque chose).
Les problématiques d’un service patrimonial (conservation, recherche, action culturelle) se rapprochent effectivement bien plus des perspectives des musées et services d’archives locaux, à tel point qu’on pourrait même imaginer une mutualisation de projets (frémissante ici sous la forme de bibliothèque numérique, mais voir aussi Bourgendoc) et de ressources (services éducatifs).
Cela existe bien ailleurs, mais pas en France à ma connaissance, sauf peut-être la Bibliothèque humaniste de Sélestat, également siège des Archives municipales.
Néanmoins et pour ne pas dénigrer d’anciennes amours, l’intérêt de la cohabitation avec des services de lecture publique réside à mon avis dans le rappel constant de l’existence tout à fait banale d’une catégorie de personnes que les musées appellent “nouveaux publics”, et qui ne sont plus ou moins que M. et Mme Toulemonde, ayant besoin qu’on leur rende familier (voire qu’on leur rendre tout court) ce patrimoine local et parfois même personnel, sans compter leurs enfants en âge scolaire. L’approche muséale n’est pas suffisante pour répondre aux besoins de médiation culturelle, et dans ces contextes, la proximité de collègues frottés quotidiennement de relations avec des scolaires, des djeunz et des personnes avec des besoins d’insertion et de formation continue est particulièrement précieuse.